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Attentat près de Moscou : le Kremlin refuse de commenter la revendication de l’organisation Etat islamique tant que l’enquête est en cours

Le Kremlin a refusé, lundi 25 mars, de commenter la revendication de l’organisation Etat islamique (EI) concernant l’attentat près de Moscou, survenu vendredi soir. « L’enquête est en cours et l’administration présidentielle aurait tort de faire des commentaires sur le déroulement de l’enquête. Nous ne le ferons pas », a assuré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Il a précisé que le président russe n’avait pas prévu à ce stade de se rendre au Crocus City Hall, lieu de l’attentat.
Le communicant en chef de Vladimir Poutine a ajouté que « le président a[vait] l’intention de tenir une réunion pour discuter des mesures prises après l’attaque terroriste. [Y prendront part] les chefs du bloc de sécurité, du bloc social et les chefs de (…) Moscou et l’oblast de Moscou ».
Les autorités russes n’ont pas mentionné cette revendication djihadiste, mais les services de sécurité et M. Poutine ont évoqué un lien entre les auteurs présumés et l’Ukraine, sans avancer de preuves ni directement accuser le gouvernement ukrainien. Kiev, qui combat l’invasion de son territoire par les troupes armées russes depuis deux ans, a nié toute implication. Les Etats-Unis ont également balayé cette éventualité.
Lundi, la télévision d’Etat russe ne faisait mention ni de l’EI ni de l’Ukraine mais il y était précisé que les cours d’éducation patriotique dans les écoles du pays portaient aujourd’hui sur le terrorisme. Sur place, les enquêteurs continuaient de fouiller les décombres de la salle de concert, ravagée par un gigantesque incendie déclenché par les assaillants.
Le massacre de vendredi a fait au moins 137 morts dans une salle de concert de la banlieue de Moscou, l’attaque la plus meurtrière sur le sol européen revendiquée par l’EI. Le nombre de blessés s’élève à 182, parmi lesquels 97 étaient encore hospitalisés lundi, d’après les autorités.
Dmitri Peskov n’a pas non plus voulu commenter les allégations de torture des suspects, apparues après la publication de vidéos sur les réseaux sociaux et de photos les montrant le visage ensanglanté. « Je laisserai cette question sans réponse », a déclaré Dmitri Peskov, interrogé par des journalistes.
Sur les images de leurs arrestations, montrées à la télévision publique russe, trois de ces hommes avaient du sang sur le visage. Une autre vidéo, diffusée sur Internet et dont l’authenticité n’a pas été confirmée, semble montrer l’un des suspects en train de se faire sectionner l’oreille par un individu se trouvant hors champ.
Lors de l’audience des suspects au tribunal dimanche soir, l’un d’eux avait un bandage blanc à l’oreille et un autre est arrivé dans une chaise roulante, les yeux fermés.
L’ex-président russe Dmitri Medvedev a, de son côté, félicité « ceux qui ont attrapé » les suspects et a déclaré qu’il était « plus important de tuer toutes les personnes impliquées. Ceux qui ont payé, ceux qui ont sympathisé, ceux qui ont aidé ».
Les autorités avaient dit avoir arrêté onze personnes au total, dont ces quatre assaillants présumés, mais le profil des autres suspects reste très flou. Interrogé par les journalistes lundi sur ces sept autres personnes, Dmitri Peskov n’a pas répondu, évoquant, là encore, l’enquête. La lutte contre le terrorisme « nécessite une coopération internationale totale », a-t-il estimé lundi, mais celle-ci « n’existe pas du tout ».
Le président français, Emmanuel Macron, a, quant à lui, assuré avoir proposé à Moscou « une coopération accrue » sur le sujet. « Il faut se garder de toute instrumentalisation ou déformation, mais être exigeants et efficaces. C’est dans cet esprit que nous avançons et j’espère que la Russie fera de même », a dit le président français à son arrivée en Guyane. « Ce serait à la fois cynique et contre-productif pour la Russie elle-même et la sécurité de ses ressortissants d’utiliser ce contexte pour essayer de le retourner contre l’Ukraine », a-t-il insisté devant la presse.
L’organisation Etat islamique a revendiqué l’attaque perpétrée vendredi soir contre une salle de concert près de Moscou. Sa branche afghane, l’Etat islamique au Khorasan (EI-K), est la première suspecte pour les experts du terrorisme mondial. Selon Emmanuel Macron, les services de renseignement français estiment que cette entité « a fomenté cet attentat et l’a mis à exécution ».
L’exécutif a pris acte, lors d’une réunion dimanche soir à l’Elysée, que « ce groupe particulier qui est impliqué, semble-t-il, dans cet attentat, avait conduit ces derniers mois plusieurs tentatives sur [le] sol [français] », a expliqué le chef de l’Etat.

Le Monde avec AFP
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